Eloignée de tout, à l’extrême Sud d’Azeroth, existait une île inconnue de tous. Elle était habitée par un clan de Taurens nommé Akaoni qui avait existé pendant plus de mille cent ans. Fondé par les Cinq Sages, le clan vénérait un Dieu nommé Kar’naj, le Démon Rouge. Il est représenté par une créature aux allures démoniaques formé d’une tête de loup, d’un torse de tauren, de jambes de phacochère et d’imposantes ailes de démon.
Il était coutume dans ce clan d’élire tout les quatre ans quatre femmes. Appelée Gardiennes. Ou encore « Riells » de part leur nom. Car ces quatre taurennes sont désignées dès leur naissance à être dans les années prochaines des gardiennes, et voit donc leur prénom choisit selon un critère spécifique : il doit se terminer par « riell ». Elles étaient aussi reconnues sous le nom de « Quatre ». Bref, ces gardiennes se voyait confier une tâche de la plus haute importance, elles devaient chacune protéger un quart de l’essence de Kar’naj. Lors de la désignation des Quatre, une fête avait lieu, qui était ensuite interrompue par une cérémonie. Une fois celle-ci terminée, la fête reprenait de plus belle durant toute la nuit. Ainsi fonctionnait le Clan Akaoni… Voilà maintenant mille cent quatre ans que le Clan existe, et aujourd’hui est un moment attendu de tous les habitant de l’île. C’était la deux cent soixante seizième nomination des Quatre. Le silence pesait sur l’île, pas un bruit. Pas une lumière visible. Quand soudain, des battements de tambours se mettent soudainement à résonner en provenance du cœur même de l’île et à la faire trembler. Puis vient le son métallique des tambourins accompagnant les imposant battements. Enfin, un gigantesque feu de joie s’enflamme au centre des lieux, illuminant de ses flammes l’île toute entière, et par la même occasion, les musiciens frappant sur d’énormes tambours et les danseuses munies des tambourins. Une foule d’habitants se rassemble autour du spectacle. La fête était officiellement déclarée ! Une heure durant, le clan dansait, chantait… Et vidait les fût d’alcool gardé précieusement pour cette occasion. La fête battait son plein. Quand cinq taurens, trois hommes et deux femmes à la posture avachie, au poil blanchâtre et à la longue barbe de même acabit pour les mâles, signes de vieillesse, font leur entrée sur la place. C’était les Sages. Ceux qui ont découvert l’île et fondé le clan Akaoni. Un des Sages s’avance alors et frappe deux fois des mains. La musique s’arrête. Les danseuses aussi. Puis enfin, tout le monde se tait. Le sage entame alors son discours habituel : - « Mes frères ! Mes sœurs ! Aujourd’hui sonne l’heure du renouveau. » Il marque une pause puis reprend, « Aujourd’hui est le jour de la nomination des Quatre ! » La foule l’acclame, la joie pétille sur tout les visages. Le Sage entame alors les présentations : - « Je vous présente celles qui vont désormais prendre la relève des Quatres ! » Il désigne alors quatre jeunes femmes. - « Tout d’abord, voici Darkriëll Bloodfury. » Une taurenne au poil entièrement noir, et aux yeux rouges rejoint le Sage. Elle a un tatouage symétrique sur son museau. Deux traits blancs de chaque côtés. Ainsi que des cornes montantes et pointues comme des cornes de diable. - « Ainsi que sa sœur Störmriell Bloodfury. » Une seconde femme rejoint alors le sage. Celle-ci présente un poil blanc et gris avec un étrange reflet bleuté. Ses cornes sont légèrement inclinées vers le bas. - « Puis voici Ännriell Lunefauve. » continue la Sage. Cette fois-ci c’est une timide taurenne au poil blanc et sensiblement roux par endroits. Ses cornes sont de minuscules cônes. - « Et enfin, Tïgriell Fauneflèche. » termine le vieux tauren. Là, c’est une femme au poil d’un marron parfait et uniforme avec des cornes allant vers l’avant qui rejoint l’ancêtre. - « Les voici donc ! Les Quatre qui vont protéger l’Essence de Kar’naj. » Les deux autres hommes qui constituent les Sages rejoignent à leur tour le premier, chacun muni d’une orbe dans chaque mains. - « Et voici les quatre Orbes, chacune contenant un quart de la vie Kar’naj. » Continue-t-il. « On peut y aller ? Êtes vous prêtes à endosser ce rôle ? » demande le Sage aux riells. Elles acquiescent toutes les quatre, ne sachant quoi dire. C’est le plus grand honneur qu’il puisse leur être confié. - « Bien ! Alors veuillez chacune vous présenter devant une Orbe. » Ajoute l’ancêtre en faisant signe à ses deux confrères de tendre les Orbes vers les gardiennes. « Quoi qu’il arrive, vous devez toujours protéger cette Essence. En n’importe quelle circonstance. En protégeant Kar’naj, vous protégez le monde entier. » La portée de cette dernière phrase était bien plus grande que ne le laissait supposer le Sage. Car seul lui et les quatre autres connaissent la vérité. Une vérité qu’ils nient éperdument au profit d’un mensonge utopique. - « Maintenant, veuillez prendre l’Orbe qui vous est destinée dans vos mains ! » Ce qu’elles font dans la seconde qui suit. Un silence inhabituel frappe soudain l’île. Comme si plus aucun son ne peut se faire. Le temps semble arrêté. Puis un flash de couleur différente est émis depuis chaque Orbes. Rouge pour Darkriëll, bleu pour Störmiell, vert pour Ännriell et enfin orange pour Tïgriell. Puis les sphère magiques éclatent créant une onde de choc propulsant tout le monde en arrière dans les alentours, excepté les Quatre. Ces dernières ce retrouve face à une étrange fumée de la même couleur que les flash. Celle-ci semble être vivante, observant les élues. Quelques minutes passe dans un silence complet. Quand un grognement l’interrompt. Enfin, les quatre fumées pénètrent dans le corps respectif des nouvelles gardiennes. - « Chères Akaoni ! Kar’naj a accepté nos quatre jeunes taurennes comme ses gardiennes. Acclamez à présent nos nouvelles Riells ! » Cria-t-il en pointant les élues du doigt. Et il ne faut pas longtemps pour que la foule le fasse. « Gloire aux gardiennes ! ». Ils sont tous fières de leurs consœurs. « Vive les Quatre ! ». Et la fête repris de plus belle encore.
La fin d'un clan
Une légère secousse se fait ressentir pendant un bref instant sur l’île. Les fêtards sont trop ivres pour s’en apercevoir. Mais les Sages, eux, l’ont sentie. Et ils sont conscient de la signification de cette secousse anormale. - « Alors on y est ? » questionne un des cinq. - « Quoi on y est ? Tu voudrais dire…qu’ils nous auraient enfin trouvés ? » ajoute une des deux femmes. - « Mes amis…Mes frères…L’heure est venue. Notre travail se doit d’être accompli. Nous avons prévu cette éventualité, alors appliquons le plan. » explique les Sage qui avait tenu le discours de cérémonie auparavant. « Les Quatre devront jouer leur rôle plus que jamais. Onikaimetsu ne doit pas tomber entre leur mains. Son pouvoir est trop grand. Ils pourraient le… » - « Oni quoi ? » interrompt Störmriell. - « Rien, Störmriell tu tombe bien, va chercher les trois autre gardiennes. Vous quittez l’île. » - « Nous quittons l’île ? Mais pourquoi ? Je ne comprend pas ! » - « Le temps presse Störmriell ! Ne pose pas de questions et agit, je t’en supplie » - « B…Bien ! » dit-elle en faisant un signe de respect de la tête. Puis elle court à toute allure vers sa sœur. Elle ne comprend pas, mais si c’est la volonté des Sages, alors c’est que c’est important. Ils ont toujours eu une longueur d’avance par rapport aux autres. - « Darkriëll ! Les Sages nous appellent ! Où sont les deux autres ? Vite ! » - « Juste là » répond-t-elle en montrant du doigt Tïgriell et Änneriell. Störmriell les interpelle et leur fait signe de venir. - « Qu’est ce qui se passe ? » se demande Tïgriell. - « Les Sages nous convoquent ! On va quitter l’île ! » répond Störmriell. - « Quitter l’île ?! Mais pourquoi ? » - « Aucune idée, mais ils semblent pressés, alors dépêchons-nous. » Les Quatre réunies, elles rejoignent donc les Sages. La peur commence à se lire sur leur visages. Quelque chose n’est pas normal. Jamais, depuis mille cent quatre ans, les Quatre ont quitté l’île pour n’importe qu’elle raison. Les Sages guident les riells vers l’Autel Rouge. Situé sur une colline à l’extrême Est de l’île, et accessible uniquement par un pont relié à une autre colline qui, elle, est accessible à la marche. Les neuf taurens grimpent donc la seconde colline. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les Sages semblent en pleine possession de leur moyens. Comme-ci la vieillesse n’a eu aucun effet sur eux. Ou alors étaient-ils animé par la simple force de leur volonté ? Les voilà arrivés en face du pont. Quand soudain un cri de détresse retentit et résonne sur toute l’île. Darkriëll se tourne alors en direction du village, et y aperçoit des flammes. - « Mais qu’est ce qui se passe à la fin ?! » Cri Darkriëll en direction des Sages. « Vous allez nous dire ce qui se passe ! C’est pas normal, c’est…c’est… » - « C’est la fin de notre Clan, voilà. Vous êtes le dernier espoir des Akaoni. Vous quatre portez maintenant plus que la Vie de Kar’naj. Vous portez désormais le souvenir éternel des Akaoni. Tant que vous vivez, le Clan n’aura pas existé en vain. » se décide à expliquer un Sage. « Et maintenant, je vous en prie ! Pour l’amour de notre clan ! de Kar’naj… Traversez ce pont et entrez dans le Temple Rouge ! Vous y trouverez quatre autels de couleur différentes. Chacune correspondant à la couleur du quart d’essence que vous avez eu. » - « Darkriëll, tu détiens l’essence rouge de Kar’naj, Störmriell, l’essence bleue, Ännriell, pour toi c’est la verte et Tïgriell, toi tu devient l’essence orange. » Ajoute une des deux femmes. - « Que signifie ces couleurs ? » interroge Darkriëll. - « Pas le temps à ça ! Vite, nous devons retourner au village pour aider le clan du mieux que nous pouvons. Mettez-vous chacun devant votre l’autel qui vous correspond, posez votre main dessus et concentrer votre force et votre énergie vers lui. La magie fera le reste. Soyez fortes. Protégez Kar’naj afin que le clan ne meurt pas en vain. » Les Quatre acquiescent et traversent le pont à vive allure. Pénètrent ensuite dans le temple et tombe en face des quatre autels comme prévu. L’intérieur du temple est entièrement peint en rouge, avec divers morceaux d’or incrustés ça et là sur les murs afin de former des symboles. Les riells appliquent alors à la lettre ce que le Sage leur a expliquer. Chacune se pose devant l’autel qui lui correspond et y pose sa main dessus. Puis elles ferment les yeux et se concentrent. Une aura de la même couleur que l’autel se forme autour des riells. Puis cette aura se propage vers le dit autel. Des flashs identiques à ceux de la cérémonie éclatent. Les Quatre ont disparu. Pendant ce temps, les Sages usent un sort de téléportation pour revenir au village. Le chaos y règne en maître. Le feu jailli de partout, le sang coule. Ce sont des démons, des Gangregardes, des Diablotins, des Succubes, des Infernaux… Ce sont les sbires d’Illidan Hurlorage, le Traître. Il n’y a pas de combat, pas de riposte de la part des Akaoni. Tout va trop vite pour eux, c’est une extermination. Les Sages entrent dans un état de rage, et de colère. - « Ainsi, vous voulez capturer Kar’naj, et en capturer la puissance ? Jamais ! Jamais, nous les cinq Sages fondateurs de ce clan, ne vous laisserons faire ! » - « Kar’naj ne doit pas être libéré, sa force nous consumerai tous ! » Un ricanement machiavélique se fait entendre. Les Sages se mettent sur leur garde. Une image du Traître se présente devant eux. - « Vous n’êtes pas de taille face à moi. » - « Peut-être, c’est fort possible, mais tu n’aura pas le pouvoir de Kar’naj ! » Les démons de la Légion ont déjà terrassé tout le clan, et commencent à encercler les ancêtres. Les derniers représentants du clan sur l’île. - « J’ai bien l’impression qu’il ne reste plus que vous. Dites moi, tout de suite, où se trouve l’essence de Kar’naj ! » - « Jamais ! » le Sage ricane. « il est trop tard, nous l’avons déjà fait quitté l’île. Tu ne pourra jamais la retrouver. » - « Soit, alors vous ne m’êtes plus d’aucune utilités, stupides mortels… » termine l’image d’Illidan en faisant signe aux démons de les tuer. Les sbires démoniaques se jettent alors sur les Sages, sans leur laisser une seul chance de riposter. Une flaque de sang s’étale par-terre. Les démons rejoignent l’Outreterre par le biais d’un portail. Et Illidan use de sa puissance afin d’engloutir l’île dans les abysses de l’océan. C’en est fini du Clan Akaoni.
Le dernier espoir des Akaoni ruiné
Orneval, une terre de traque et de chasse. L’ambiance qui y règne est des plus elfique. Tout est vert, tout est lumineux et brillant dans l’obscurité. Des lucioles ça et là, des arbres gigantesques ne laissant pas passer la lumière du soleil. Une région mystique. Bien que dominé par les Kaldorei, la région commence peu à peu à être conquise par la Horde. Cette dernière traque alors les elfes de la nuit sur leur propre terre. Une région dangereuse… Surtout pour Darkriëll qui a le malheur d’atterrir en ce lieu. Des craquements de branches sont émis, des feuilles volent. Et la taurenne s’écrase par-terre en subissant un choc violent. Tellement violent, que notre riell en tombe dans le coma. Une bonne heure après, une douleur atroce parcourt son corps. Elle ouvre les yeux et soupir. Puis se relève délicatement et s’assoie contre un arbre. La gardienne se passe la main sur le visage et scrute les alentours. - « Mais où je suis tombée ? » se dit-elle. « Mais qu’est ce que je fait là… Ah ! et ce mal de tête ! » Elle tente de se rappeler la raison de sa présence ici. Seulement rien ne vient, impossible. La téléportation lui as ôté la mémoire. Une autre douleur parcours son corps et accentue son mal de tête. - « Argl ! Il faut que je trouve de l’aide, un camp ou je ne sait quoi… » Elle se lève avec difficulté, et commence à marcher. Elle boite, le choc l’a foudroyée. Chaque pas est une souffrance, un martyr. Après un horrible temps de marche, elle croise enfin une route. Elle le suit et ne met pas longtemps avant de tomber devant un carrefour ainsi que des panneaux indiquant plusieurs directions. Elle lit les écrits, « Camp de Bois-brisé », peut-être trouvera-t-elle de l’aide là-bas ? Darkriëll décide de suivre cette direction et poursuit son chemin… Bien plus loin, dans les contrées verdoyantes de Mulgore, le ciel se couvre soudainement au-dessus du lac Taureau-de-pierre. Des éclairs en surgissent. Le lac est plongé dans l’obscurité. Les sombres nuages forment un tourbillon et laissent un trou au milieu où la lumière éclatante du jour y passe. Dans ce même trou apparaît mystérieusement Störmriell. Après quelques instants à léviter au cœur de l’orage. Ces derniers finissent par disparaître, laissant tomber Störmriell directement dans le lac. A l’instar de Darkriëll, elle subit un choc violent en s’écrasant contre la surface de l’eau étant donné la chute vertigineuse qu’elle a fait. Elle est alors portée vers le bord du lac, inconsciente. Quant à Ännriell et Tïgriell, elle n’auront jamais vu Kalimdor, les sbires d’Illidan, toujours à l’affût, ont contré leur téléportation et les ont dirigées tout droit dans le Temple Noir. Le Traître s’empara de leur essence. Du moins, il essaya, car en tentant de libérer l’essence contenue dans les corps des deux gardiennes captives, il libéra par erreur la puissance de Kar’naj. La fumée contenue dans le corps des riells se mis à sortir d’elles, consumant leur esprit et leur âme. Les deux fumée se sont ensuite mises à fusionner dans un enchaînement d‘éclair et de flashs oranges et verts. Quand ce qui devait arriver, fini par arriver. Kar’naj apparaît en face du Traître. - « Enfin ! Me voilà libéré de ma prison ! » s’exclame le Démon Rouge. Il s’étend les bras, puis ses longues ailes de démon qui n’ont rien à envier face à celle d’Illidan. Sa voix est grave et enrouée. Chaque mot qu’il prononce résonne dans les têtes jusqu’à en coller une horrible migraine insupportable. - « Alors c’est donc toi, Kar’naj ? » questionne le Traître. - « Kar’naj ? » le démon se met à ricaner. « Kar’naj… C’est donc ça le sobriquet que l’ont m’as donné pour cacher mon véritable nom ?! Je suis Onikaimetsu, le Démon de la Destruction ! » - « Peu m’importe qui tu est, ce dont j’ai besoin, c’est de ton pouvoir. » explique Illidan. - « Mon pouvoir ? Pauvre fou, j’ignore qui tu est, mais tu n’en est pas digne. Tu n’est qu’un moucheron à mes yeux. Tu ne vaut rien. Je n’ais pas envie de perdre mon temps avec toi, j’ai des mondes à détruire ! » proclame Kar’naj « Ainsi que l’autre moitié de ma puissance » ajoute-t-il tout bas à lui-même. - « Moi ? Un moucheron ? Espèce de… » - « Plus de temps à perdre, à jamais… moucheron ! » interrompt Onikaimetsu. Sur cette phrase, le démon disparaît dans une explosion laissant un cratère fumant aux pieds d’Illidan.
Le reveil de Darkriell
Retournons de l’autre côté du Portail des Ténèbres, en Azeroth, où Darkriëll sérieusement amochée par sa chute se dirige vers le camp de Bois-brisé. Elle suit toujours la route en direction du camp. Boitant à chaque pas et s’écroulant sous la douleur régulièrement. Un long calvaire qui fini par être récompensé. La gardienne tombe à terre juste devant les remparts de Bois-brisé et perd connaissance. Les gardes appellent des soins immédiatement, et une taurenne rapplique à l’entrée afin de secourir notre martyr. - « Vite ! Soulevez la, et emmenez la à l’auberge. » crie-t-elle. - « Entendu ! » répondent les gardes. Darkriëll est déposée dans un des hamacs de l’auberge. La taurenne guérisseuse lui applique alors divers sorts de soins. « Voilà qui devrais être bon, une bonne nuit de sommeil suffira à compléter les soins. » se dit-elle. Elle s’installe sur un hamac juste à côté, puis fini par s’endormir… Le bruit des wyvernes retentit dans tout le campement. Le matin viens de se lever, et déjà les aventuriers d’Azeroth emprunte sans cesse les trajets aériens. Darkriëll ouvre les yeux et se redresse sur son hamac. Son corps ne lui fait plus mal, mais le mal de tête est encore présent. L’autre taurenne est déjà debout à observer la gardienne. - « Enfin levée, hein. Comment tu te sens ? » lui demande-t-elle. - « Toujours cet horrible mal de tête… Mais sinon, je ne ressens plus rien. C’est vous qui m’avez guérie ? » - « Tout à fait. » - « Merci… » - « Oh, mais ce n’est rien. Par contre tu dis que tu as toujours mal à la tête ? » - « Oui. Je n’arrive pas à me rappeler de ce qui se passe avant que je sois tombée de l’arbre. » répond Darkriëll. - « Je vois, la chute a dû te rendre amnésique. » - « Non, ce n’est pas ça. Je me vois très bien tomber de l’arbre, même pendant ma chute je n’arrivais pas à me souvenir de la moindre chose. Comme si… » - « Comme si… ? » - « Comme si je venais à peine d’exister. » - « Je crois surtout que la chute a sérieusement aggravé ta santé mentale. » lui explique la taurenne avec le sourire. - « Tu as peut-être raison. Et comment s’appelle la personne qui m’as sauvée ? » - « Je suis la druide Milshenmä, et toi ? » - « Moi ? » la riell baisse la tête puis hausse les épaules. « Aucune idée. » La phrase marque un long silence dans l’auberge. La druide semble touchée par le malheur de la gardienne. - « Et tu ne sais pas non plus d’où tu viens ? » interroge Milshenmä. Darkriëll secoue la tête pour lui faire signe que non. - « Absolument rien depuis ta chute alors… Ma pauvre. » ajoute la druide. « Ecoute ! Je ne vais pas te laisser seule sur Kalimdor dans cet état ! Que dirais-tu d’aller aux Pitons-du-tonnerre ? » - « C’est quoi ? » - « La capitale de notre peuple pardi ! Tu semble vraiment avoir tout oublié… Bref, on va avoir de la marche par contre, je t’aurais bien fait prendre une wyverne auprès du cavalier céleste, mais leur système est tellement mal pensé qu’il faut avoir parlé au cavalier de la région convoitée pour y retourner. Et comme tu as perdu la mémoire, il ne voudrons pas t’embarquer. » explique alors la guérisseuse. - « Bon, alors partons ! » - « Pas tout de suite, avant il te faut une arme. L’endroit est dangereux entre la faune et l’Alliance. » - « Je ne sais pas me battre… » - « Je m’en doutais, peut-être que si, tu sais te battre, mais tu aurai tout oublié qui que tu ais pu être. » - « Laisse moi te négocier une arme, y’a un marchant juste dehors là. Ne compte pas sur moi pour t’apprendre le maniement des armes, en tant que druide, je ne me bat pas de cette manière. Au pire, il te suffira d’agiter ta lame en direction de l’ennemi de toutes tes forces, peut-être que ça suffira ! Mais compte sur moi pour te protéger avant tout. » Milshenmä lance à Darkriëll un autre sourire et quitte l’auberge pour rejoindre le marchand à côté. Pas longtemps après, celle-ci revient munie d’une large épée. Elle la tend à la riell, qui l’empoigne de ses deux mains sans hésitation. Puis elle pose l’arme par-terre, enfile son fourreau dans le dos et y range l’épée. - « Cette fois, nous sommes prêtes ! En route ! » s’exclame Milshenmä. - « D’accord ! » Elles rejoignent alors toutes les deux la route et remontent en direction du carrefour où était passée Darkriëll. Après quelques temps, nos deux voyageuses approchent de la frontière qui sépare la région d’Orneval aux Tarides. Alors qu’elles l’aperçoivent au loin, un craquement retenti soudainement dans les alentours. Suivi d’un léger mouvement de buisson venant du même endroit. Milshenmä et Darkriëll arrêtent leur marche à l’instant qui suit. La druide se bombe le dos et s’hérisse les poils, tel un félin puis émet un léger grognement. - « On n’est pas seules. » Dit-elle alors. - « Une bête ? » Demande la riell. - « Hmmm… Je ne pense pas… Reste ici et fait attention, je vais voir ça de plus près. » Sur cette phrase, la druide se prend la forme d’un félin et se camoufle aisément avec la flore locale pour se diriger vers le lieu suspect. Darkriëll la voit partir et s’apprête à être attaquée à tout moment. Elle est seule désormais, livrée à elle même, et ne sachant toujours pas se battre. Elle regarde avec impatience dans la direction du bruit, espérant voir revenir au plus vite Milshenmä. La gardienne entend alors ses battements de cœur s’accélérer. Il y a une présence quelques part, mais elle ne voit rien. Un cri de douleur résonne alors dans les arbres, c’était la druide ! « Milsh… ! » Alors que Darkriëll a tenté d’appeler son amie, elle se retrouve comme muette. Impossible de parler, sa voix est inaudible. Puis une douleur violente se crée dans son dos. La douleur d’une dague plantée entre une omoplate. L’arme est alors retirée et Darkriëll empoigne son épée et se retourne. Elle aperçoit un elfe de la nuit vêtu de cuir et d’un masque, muni de deux dagues. Celui-ci fait quelques pas en arrière et disparaît devant elle dans un nuage de fumée. Darkriëll tombe sur ses genoux et lâche son épée. Elle se vide de son sang et est dans l’incapacité de prononcer le moindre mot. Sa vision se trouble, sa tête tourne. La taurenne commence à tousser du sang. Elle aperçoit alors une tâche en face d’elle. Tout est trop flou pour deviner ce que c’est. Complètement sonnée, son audition a aussi été atteinte. Elle entend une faible voix familière. « Darkriëll ! Qu’est ce qui t’es arrivé ? », c’était Milshenmä ! Elle est recouverte de sang et semble elle aussi mal en point. « Attend je vais te soigner, il me reste assez de force que pour toi. ». La riell tente de lui dire non, de ne pas faire ça et de se soigner elle. Mais Darkriëll est toujours dans l’incapacité à prononcer quoique ce soit. L’incantation arrive à son terme quand un sifflement rapide se fait entendre. Une flèche vient se planter dans le dos de notre druide, la transperçant. Celle-ce s’écroule alors sous les yeux de notre gardienne. Un groupe de l’Alliance composé de deux elfes, un chasseur et un voleur, ainsi que d’un nain et un humain, respectivement guerrier et mage, s’avance vers notre taurenne blessée mortellement.
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